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Le matériel de l’artisan

 

 

Bon! Alors ça prend quoi pour fabriquer de l’encens? Évidemment, on a besoin d’un mortier et d’un pilon pour moudre les ingrédients. Je préconise le mortier en marbre ou en «stainless», car ils sont de bonnes qualités et ils se nettoient bien. Celui-ci devra être profond et assez large, parce que les ingrédients ont tendance à voler en éclat quand on les moud. Pour faire le grand nettoyage, on se sert d’une laine d’acier pour décoller les résines et d’alcool 70 à 90% sans Bitrex pour dissoudre les huiles essentielles qui s’imprègnent en profondeur dans le mortier. Généralement, on laisse l’alcool agir une couple d’heure dans le mortier.

 

 

Ensuite, on a bien sûr besoin de bols et de cuillères pour mélanger les ingrédients, ainsi que de cuillères à mesurer si on veut mesurer en volume. Si on pèse les ingrédients selon leur poids, on se servira d’une balance à précision qui pèse minimalement les dixièmes ou les centièmes de gramme. N’achetez pas une balance qui pèse les 0.5 gramme, parce qu’elles ne sont pas assez précises. Il est aussi à noter que le poids d’un ingrédient mesuré en volume n’a pas le même poids que celui mesuré en gramme. Bref, la mesure en gramme est plus précise qu’en volume et cela est bien pratique quand on veut reproduire une recette à la perfection.

 

 

Quand on veut faire des encens combustible, il faut que les ingrédients soient moulus le plus finement possible, sinon la combustion  de l’encens ne se fera pas bien. Ainsi, on passera au tamis chaque ingrédient que l’on moud et plus le tamis est tressé serré, plus on obtiendra une fine poudre et cela veut dire qu’il n’y a aucun résidu autre que la poudre.

 

 

Une fois que nos ingrédients seront bien mélangés, on laissera vieillir le mélange en poudre quelques mois dans un sac Ziploc que l’on mettra dans un pot hermétique. Cela coupe le contact avec l’air et l’humidité et permet à l’encens de maturer. Le pot doit être teinté pour ne pas laisser passer la lumière du soleil.

 

 

De plus, on aura besoin d’un compte-gouttes pour incorporer l’eau au mélange, afin d’obtenir une belle pâte. Un vaporisateur fait très bien l’affaire. À cette étape, on peut se mettre des gants en vinyle non poudré si on travail avec des matières collantes; comme le labdanum, le miel ou le galbanum. Notez que les résines des conifères résistent au lavage des mains.

 

 

Certes, quand on veut faire des bâtons, il faut extruder la pâte avec d’un «Clay gun». Il est vrai qu’on peut couper la pâte avec un couteau, mais quand on connait l’extrudeuse, on ne peut plus s’en passer. Esthétiquement parlant, c’est avec l’extrudeuse qu’on obtient  les plus beaux bâtons. D’ailleurs, il est important de laver l’extrudeuse immédiatement après son utilisation, sinon la pâte colle dans le tuyau et c’est très difficile de le nettoyer par la suite.

 

 

On extrude les bâtons sur une planche de bois lisse pour que l’encens sèche comme il faut. Ensuite, on prend soins de recouvrir notre planche d’un papier ciré pour éviter que l’encens colle sur la planche.

 

 

Finalement, on va se construire une boite à séchage pour mettre nos planches. Je reviendrai plus loin ce point. Bien que superficiel, un hygromètre est très utile pour connaître le taux d’humidité dans la boite.

 

 

Pour consumer les bâtons d’encens, il faut bien sûr un encensoir ou des pastilles de charbon si on brûle des encens traditionnels. Par contre, il existe des brûleurs électriques qui est un outil indispensable pour ceux qui font brûler de l’encens à tous les jours. C’est plus pratique que d’allumer un charbon à tous les tests que l’on fait. Un bon encensoir électrique est muni d’un thermostat, ce qui permet de chauffer l’encens à la température désirée. En ce qui concerne les pastilles de charbon, il faut savoir qu’elles contiennent du salpêtre, donc elles sont à éviter. Si on veut fait une cérémonie des encens, comme le «kodo» Japonais, il vaut mieux se procurer des pastilles en bambou. Elles sont plus dures à allumer, mais elles ne dégagent aucune odeur et elles ne sont pas toxiques comme celles en charbon. De plus, elles chauffent moins fort que le charbon, ce qui permet à l’encens de diffuser son parfum plus lentement.

 

 

Finalement, tout ça pour dire que l’on a de besoin d’un mortier, de bols et de cuillères, d’un trousseau de cuillère à mesurer ou d’une balance, d’un tamis, des sacs en plastique et des pots hermétiques, d’un compte-gouttes, des gants en vinyle, d’une extrudeuse, de deux planches de bois et du papier ciré, d’une boite à séchage et d’un hygromètre. 

 

 

 

Le cahier de note

 

 

La prise de note est très importante quand on fabrique de l’encens, parce que  la mémoire a malheureusement ses limites. Lorsqu'on crée une recette, il est évident qu’il faut noter la recette elle-même ainsi que tous changements que l’on apportera à cette recette. On garde toujours la recette originale d’un encens, de sorte que tout changement devient une nouvelle recette. Si on n’aime pas les changements apportés à telle recette, on aura toujours l’original dans notre cahier. Ainsi, on classera nos recettes par nom et par date de création; cela est important pour se remémorer le temps de vieillissement de nos mélanges. On étiquettera de la même manière les sacs de nos mélanges pour bien les reconnaître. De plus, on commentera tous les tests que l’on effectue, pour se rappeler de nos impressions sur tel ou tel mélange. Pour tous ingrédients et toutes huiles essentielles, on notera la date d’achat pour se rappeler quand ils seront périmés. Bref, le cahier de note est un outil indispensable, il sert également à prendre des notes sur les recherches que l’on fait, sur les idées de nos futurs parfums et c’est un bon guide pour notre mémoire.

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